Archives de 17 octobre 2013

Le mot de la présidente (2)

Publié: 17 octobre 2013 dans articles

Un regret et un souhait de la présidente

 A tous les membres de l’ATLB, aux membres potentiels et à venir,
Chers membres de l’ATLB, chers amis de la traduction littéraire,
Le mardi 15 octobre s’est tenue notre assemblée générale à l’université de Mons.Très peu de monde, trop peu de monde, hélas.

Je ne doute pas un seul instant que les motifs d’absences soient  pleinement justifiés, mais à l’avenir il faudrait trouver un moyen ou une occasion de se rencontrer live. En effet : un « groupe » ne devrait pas rester purement virtuel et les réunions de personnes intéressées par et impliquées dans une même discipline contribuent à la vie et à l’efficacité d’une association.

 La séance d’hier à l’université de Mons, où nous étions exceptionnellement invités (grâce à l’intervention de Nadia d’Amélio) à un séminaire doctoral normalement « privé »  était d’une qualité et d’un intérêt exceptionnels. Vous avez vraiment raté un événement culturel de haut niveau et vous concernant de près. Lieven d’Hulst de la KUleuven a fait un exposé brillant sur l’histoire de la traduction, l’état actuel du marché et de notre situation; suivirent de remarquables interventions sur des traducteurs très particuliers tels que Marguerite Yourcenar et Alexis Curvers, dans la foulée de la présentation d’un ouvrage qui vient de paraître sur les portraits de traducteurs belges.

Notre association vient de renaître et je dois bien reconnaître qu’à ses débuts, nos activités furent peu nombreuses et notre silence parfois long. Mais justement, nous voulons que les choses changent, raison pour laquelle nous tenons à vous offrir des événements du plus haut intérêt pour vous. Je vous demande ici de bien vouloir me répondre (sur mon mail personnel si vous préférez)  à ces simples questions : qu’attendez-vous de notre association, quelle image « idéale » vous en faites-vous ? A quels besoins voudriez-vous qu’elle réponde ?

 Je vous remercie de m’avoir lue et attends impatiemment de vos nouvelles.

Votre présidente
 Françoise Wuilmart
ctls@skyne.be
 0496 25 01 52

Le samedi 31 août s’est tenue la séance de clôture de la session d’été 2013 du CTLS.

Latable ronde, animée plutôt que modérée par Jacques De Decker et Alain van Crugten, portait sur les retraductions de Stefan Zweig. Sur le banc des « accusées » : Diane Meur et Françoise Wuilmart. Pourquoi elles deux ? Parce qu’elles ont retraduit pour des éditeurs différents quelques mêmes nouvelles de Zweig.

Le but de la rencontre était de confronter les deux approches d’un même texte traduit dans une même langue : le français. Rencontre donc assez exceptionnelle car s’il y a déjà eu maintes tables  rondes réunissant les traducteurs d’un même original (notamment aux Assises d’Arles), il s’agit toujours de traducteurs dans des langues différentes. Ici et peut-être pour la première fois dans l’histoire des tables rondes,  étaient présentées deux traductions d’un même original vers une même langue.

 La confrontation fut époustouflante : Diane et moi avons lu à haute voix nos traductions de mêmes passages et nous avions peine à croire qu’il s’agissait du même auteur et du même texte. Rien en commun. Donc un ton différent et une voix différente. Des solutions différentes, des métaphores différentes. Seuls les « faits » restaient reconnaissables.

 Les passages comparés étaient extraits de « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » et nous avions choisi le moment où la veuve anglaise entre au casino de Monte Carlo et découvre les mains du jeune joueur polonais qu’elle va tenter, obstinément, de sauver.

 Diane avait traduit la nouvelle pour Flammarion, moi pour Robert Laffont (Bouquins).

Nos deux « monsieur loyal » s’en donnaient à cœur joie avec leurs questions parfois taquines mais l’humeur est restée au beau fixe. Si bien que quand Jacques a mis un point final aux débats après une heure d’échanges, le public qui restait sur sa faim, a protesté et en voulait plus…

 Zweig a dû se retourner dans sa tombe, mais de joie !

 Françoise Wuilmart